Par H :Le retour
Me voilà perdue. Je ne sais plus où j'en suis. Dix huit mois que je cours et la ligne d'arrivée reste toujours invisible. Arrive-t-on d'ailleurs jamais quelque part?
En petite foulée j'ai couru et cours encore, J'ai traversé les saisons et n'en ai apprécié aucune. Le soleil m'a brûlée, la pluie aveuglée et le brouillard glacée. Les eaux traversées faillirent m'emporter.
Le vent pour m'encourager, m'a poussée, mais il lui arrivait aussi de m'empêcher d'avancer.
J'avoue m'être souvent arrêtée. Quand le souffle manquait, le moindre champs de luzerne, ou l' arbre solitaire au milieu de nulle part, m'invitaient.
Allongée sur le dos, bras et jambes écartés, offerte au ciel vide, je fermais les yeux pour me rencontrer. Je franchissais tant de palliers, qu'arrivée au dernier, bien souvent j'hésitais avant de remonter.
Mais par couardise je remontais toujours et me relevais.
Quelle direction vais-je prendre désormais ?
Et si tourner en rond était la finalité?
Quelle importance, tant que nous ne saurons pas de quelle nature est notre présence au jour du point de vue du coureur ...