Par H : Question de dosage
Vais courir en solitaire quelques heures.
A. pleine d'entrain a écrit trois textes à la suite et est allée dormir. Moi je m'installe tout juste. Je l'avais prévenue A. que j'étais devenue un oiseau de nuit.
J'aime quand tout le monde dort : la ville, la rue, les voisins, la maisonnée. Ce moment où le silence enfin s'installe si fort que le bruit des touches sur mon clavier semble une provocation.
De temps à autre, bien que l'on soit en milieu de semaine des fêtards passent en voiture , musique à fond, vitres baissées et pneus qui crissent. Histoire de partager leur joie de vivre !
C'est un avant goût des soirées d'été dans la ville du détroit.
Au delà de minuit on peut généralement dire que tout le monde dort en dehors de quelques illuminés comme moi pour lesquels le silence est vital pour se retrouver, s'écouter, se répondre, se rééquilibrer, un peu comme un GPS qui réajusterait l'itinéraire du trajet initial.
Et c'est durant ces moments que j'ai pris conscience de l'importance de la désertion dont parle A. dans son dernier texte. J'ai compris que la désertion se devait d'être réfléchie et pondérée pour éviter la sécession. Et pour ça j'ai du juguler cette culpabilité que A. traite de garce avec tant de justesse.
Ce sentiment insidieux qui vous fait sentir être dans l'erreur alors que vous ne l'êtes pas.
Faut juste s'aimer plus et petit à petit ce sentiment disparait.
La tendrese débordante est aussi un problème. Il ne faut la laisser déborder qui si elle déborde dans les deux sens au même rythme.
Sinon la construction d'un barrage s'impose pour régler le débit.
Tout est question de dosage finalement.