Par H : Obsession
Les mouettes volaient au ras des ondulations de la houle, pendant que le ciel s’assombrissait. L’horizon plombé était étonnamment net. Le gris anthracite des nuages se démarquait du bleu profond et métallique de la mer.
Les oiseaux s’évertuaient à piquer du bec entre les vagues pour remonter un menu fretin, avant que le vent du nord qui s’annonçait violent, ne les chasse.
Pendant ce temps, sur la baie rénovée, les promeneurs déambulaient, les marcheurs s’activaient et quelques courageux joggeurs allongeaient la foulée.
Etrange esplanade que cette baie revisitée (j’en parlerai à une autre occasion) et fraichement bordée comme à l’accoutumée de palmiers.
Sauf que cette fois-ci, tous les arbres fourgués à la commune lors d’un marché peu transparent par un fournisseur probablement véreux, sont bizarrement trop grands, « anémiés », échevelés, avec une courbure anormale telle une scoliose avancée.
Tout le long de la côte ils bordent l’avenue élargie à six voies. Soutenus chacun par trois tuteurs attachés en forme de teepee (ou de tipi prenez ce que vous voulez selon votre inspiration), ils donnent l’impression d’une horde d’estropiés sortis de la cour des miracles, alignés pour faire la manche.
Ces trois tuteurs individuels soutiennent des palmiers plantés à dix mètres d’intervalle sur une avenue de cinq kilomètres.
A vos calculatrices pour jaugez combien d’arbres solides et en bonne santé furent sacrifiés pour servir de tuteurs à des palmiers pourris qui grâce au vent d’Est salvateur ne passeront sûrement pas la saison.
En espérant qu’aucun véhicule en stationnement ou des passants malchanceux ne pâtiront de la chute d’un de ces palmiers moribonds.
Mais en dehors de ça et de beaucoup d'autres choses, je vous rassure, la lumière du détroit est toujours aussi unique ...bien que comme disait A. dans "Sans pouetepouèterie", même sans soleil ...